Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Ca reste entre nous?
Ca reste entre nous?
Publicité
Ca reste entre nous?
Derniers commentaires
15 juin 2010

Première(s) claque(s)

La deuxième année se termine, avec l'officielle certitude du passage en 3ème année. Il m'aura fallu attendre cette fin de 2ème année pour voir le métier sous un autre angle, que je ne faisais que supposer jusque là.

Diabéto/Endocrino/Néphro, tous les patients ont une pathologie chronique. Ils devront se soigner à vie, ce qui implique pour certains qu'ils doivent encore faire le deuil de leur bonne santé, avec toutes les phases que cela comporte, déni, révolte, marchandage, dépression, acceptation... (même d'autres phases parfois, selon les personnes). Mais s'agissant de maladies impliquant un traitement quotidien assez lourd, nombreux sont ceux qui aprés avoir "accepté" replongent dans la dépression, ou même la révolte.

Je ne me plains pas de ce stage, de toute façon, il faut bien passer par des phases moins rose bonbon pour réaliser ce dans quoi on s'engage. De plus, l'équipe est la plus accueillante et dynamique que j'ai pu voir jusqu'à maintenant. Heureusement cela dit...
J'y découvre également le travail de nuit. Ca me plaît, j'aime bien travailler la nuit. On a le temps, je prends le temps d'apprendre à réaliser des soins que je ne maîtrisais pas jusque là; les patients pour la plupart sont apaisés au moment du coucher et s'ouvrent plus facilement à nous. D'autres "n'aiment pas dormir à l'hôpital" et sonnent toutes les 10 minutes...  pour rien! Mais ça c'est un autre problème qui met de l'ambiance et nous empèche de ressentir la fatigue... Même si la 3ème nuit est toujours celle de trop, j'aime faire les nuits.

Sauf celles où on repart à 6h du matin avec l'image en tête de ce patient qu'on a vu mourir, qu'on a pas réanimé parce que de toute façon il est en phase terminale d'un cancer et que ses reins l'ont lâché depuis bien longtemps. Et qu'en plus, SDF depuis des années il n'a aucune famille à prévenir, personne qui va le pleurer ou qui voudrait lui tenir la main lors de ses derniers instants.
C'est dur de voir quelqu'un mourir sous ses yeux. Ca l'est encore plus de savoir que personne ne s'en souciera à part nous. Ce sentiment d'impuissance, je ne le connaissais pas encore.
Les décés sont toujours durs. On s'attache aux patients, qu'on le veuille ou non, même quand on sait que la fin est proche. On s'attache aux familles qui sont là parfois nuit et jour, on s'inquiète pour elles, pour la dame de 85 ans qui voit son mari mourir, qui se retrouve seule et là encore on se sent impuissant. On se dit que c'est la souffrance des proches qui rend les décés si difficiles... Pas seulement.

Se distancier, trouver la juste distance pour être assez proche du patient sans être affecté soi-même... Ca me semblait facile jusque là pourtant! Jusqu'à ce que ça prenne tout son sens.

Plus que 2 nuits et ce stage sera terminé. Même s'il ne m'enchantait pas au départ, et même s'il n'offre pas ce que je recherche, il aura fait changer pas mal de choses en moi...

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Les couloirs et les chambres d'hôpitaux sont si impersonnels que les patients ont souvent l'impression de n'être que des pathologies ambulantes, un dossier de plus parmi d'autres. C'est rassurant de voir que les soignants ne sont pas tous aigris et blasés par ce quotidien si difficile, bien qu'il soit salutaire pour eux de se préserver malgré tout. L'écoute et la chaleur humaine que tu as offert à ces malades leur ont été d'un grand réconfort soit en certaine. Ne perds surtout pas ton humanité.<br /> Quoi qu'il en soit, félicitations pour ton passage en 3ème année. Profite bien de tes vacances et de tes filles. Vous avez prévues de partir un peu ?<br /> Grosses bises<br /> <br /> ps : superbe ta nouvelle bannière et les jolies couleurs de ton blog.
P
Oh en te lisant, j'ai une boule à la gorge, une envie de pleurer...<br /> Etre seul(e) pour mourir ou se retrouver seul(e) parce que celui (celle) qu'on aime est mort(e), c'est terrible...<br /> Prendre de la distance, en parole, ça parait facile, en acte, j'imagine que ça l'est moins...<br /> Bon courage, bisous
G
Bonjour, je viens de découvrir votre blog par hasard, et j'en suis ravi. J'ai parcouru quelques notes seulement mais votre style me plait beaucoup. <br /> Je reviendrai.
Publicité